Aperçu du cadre juridique applicable aux agences de travail temporaire établies au Portugal

Vue d’ensemble du cadre juridique d’une coopération avec une Agence de Travail Temporaire

Les activités des agences de travail temporaire (NACE 78200) font l’objet d’une réglementation stricte au Portugal.  Les entreprises établies en dehors de notre pays – en particulier dans l’UE et l’EEE – doivent savoir que la liste des exigences à remplir pour exercer légalement cette activité au Portugal est longue et complexe.

Comment savoir si une agence portugaise de travail temporaire est certifiée?

Un moyen très simple et immédiat de savoir si une agence portugaise de travail temporaire est certifiée est de regarder son nom. Si le nom ne contient pas l’expression « Trabalho Temporário » ou « Empresa de Trabalho Temporário », il ne s’agit certainement pas d’une agence d’emploi authentique et légale.

Cependant, certaines entreprises peuvent contenir l’une de ces expressions dans leur nom sans pour autant être légalement autorisées à avoir une activité de travail temporaire. En effet, de nombreuses agences de travail temporaire se sont vu retirer ou suspendre temporairement leur licence pour diverses raisons, généralement parce qu’elles ont cessé de remplir les conditions et exigences définies par la loi. Heureusement, il existe un moyen simple de savoir avec certitude si une agence de travail temporaire possède une licence active lui permettant d’exercer son activité.   Au Portugal, l’activité de travail temporaire est réglementée par l’IEFP, I.P. (Institut de l’emploi et de la formation professionnelle – Institut public).   C’est l’IEFP, I.P., qui est chargé de vérifier chaque année que les ETT respectent les exigences légales et restent conformes à la loi. Bien entendu, c’est cet institut public qui délivre, suspend ou retire les licences sans lesquelles il n’est pas possible d’exercer légalement l’activité de travail temporaire.   L’IEFP, I.P. publie et gère également le registre des agences de travail temporaire. Malheureusement, il existe 6 registres régionaux différents mais aucun n’est national et ne permet de trouver d’un coup toutes les ETT portugaises. Par exemple, si une ETT a son siège à Porto, elle n’apparaîtra PAS dans le registre de la région de Lisbonne. Par conséquent, la première chose que tout UTILISATEUR de main-d’œuvre (national ou étranger) qui souhaite consulter le registre portugais des ETT doit savoir est où se trouve le siège social de l’ETT, faute de quoi trouver l’ETT dans le registre peut s’avérer très difficile.   Le Registre national des ETT (en réalité, il n’y a pas de Registre « national », mais donc plutôt 6 registres régionaux séparés et distincts) vous pouvez vérifier les informations.  

Registre national des ETT :

 

Consulter les entreprises de travail temporaire agréées par région: 

   

Entreprises non agréées ou équivalentes à des entreprises non agréées:

 

 

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Le site n’est disponible qu’en portugais, mais heureusement, la plupart des navigateurs permettent une traduction dans d’autres langues en cliquant sur le bouton droit de la souris. 

Malheureusement, l’IEFP, I.P. ne parvient pas toujours à tenir ces registres à jour, de sorte que les informations qu’il contient ne sont pas forcément fiables et ne peuvent être considérées comme authentiques. Cependant, il existe un moyen infaillible de savoir si une ETI est titulaire d’une licence et en règle. Nous expliquerons plus loin comment y parvenir.

Quelles sont les conditions à remplir pour obtenir la licence obligatoire pour l’exploitation d’une Agence de Travail Temporaire?

Nous ne ferons pas référence à tous les petits détails, mais nous nous concentrerons plutôt sur les exigences fondamentales ou exigences-clés :

– Un contrat de location formel pour l’utilisation d’un espace de bureau commercial autorisé avec au moins deux espaces – une zone « générale » ou « publique » et une zone privée pour les entretiens et autres activités.
– Une structure organisationnelle adéquate composée, au minimum, d’un directeur technique à temps plein ayant une expérience avérée en gestion des ressources humaines (GRH) ou un diplôme de niveau supérieur en GRH ou dans un domaine d’expertise connexe, d’un réceptionniste ou d’un commis à temps plein et d’un comptable (qui peut être soit directement employé, soit contracté en externe par l’ETT).
– L’équipe de direction et tous les actionnaires (qu’un rôle leur ait été attribué ou non) doivent fournir un extrait de casier judiciaire et une déclaration attestant qu’ils n’ont pas de dettes personnelles envers la sécurité sociale ou l’administration fiscale.
– L’exigence la plus contraignante (certainement sur le plan financier) est l’établissement d’une caution ou d’une garantie importante destinée à assurer le respect des responsabilités, à savoir que les salaires, les impôts et les cotisations de sécurité sociale seront payés au cas où l’ETT ne respecterait pas ses obligations légales.

La caution ou la garantie peut être établie sous la forme d’une caution d’assurance, mais dans la grande majorité des cas, la plupart des ETT préfèrent simplement déposer le montant de la caution ou de la garantie directement sur le compte bancaire institutionnel de l’IEFP, I.P. hébergé par la seule institution bancaire publique du Portugal – Caixa Geral de Depósitos (CGD) – non seulement parce qu’aucun intérêt ou frais bancaire ne doit être payé, mais aussi parce que les assurances sont actuellement extrêmement réticentes à fournir cette couverture. 

Le montant de la caution/garantie qu’une ETT doit fournir au cours de l’année « n » est indexé sur le salaire minimum légal au Portugal et varie en fonction du nombre moyen de travailleurs pendant toute la durée des 12 mois de l’année « n-1 ».

Par conséquent, étant donné que le salaire minimum légal au Portugal augmente chaque année, la caution/garantie augmentera également.

Le critère ou la formule utilisé par l’IEFP, I.P. pour établir le montant de la caution/garantie qu’une ETT est tenue de présenter est « le nombre variable de travailleurs x le salaire minimum légal x la cotisation ou la déduction de sécurité sociale à payer par travailleur (part du salarié + part de l’employeur) ».

La variable « nombre de travailleurs » par laquelle le salaire minimum légal et la cotisation de sécurité sociale (part salariale + part patronale) sont multipliés varie en fonction du nombre moyen de travailleurs que l’ETT avait sur son registre du personnel pendant toute la durée des 12 mois de l’année « n-1 ».

Le tableau suivant présente la garantie/assurance à fournir par échelon :
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Il convient de noter que la garantie exigée par l’IEFP, I.P. pour la délivrance ou le maintien de l’autorisation d’exercer une activité de travail temporaire a subi une augmentation significative en 2023 pour tous les échelons. À titre d’exemple, s’il n’y avait pas eu d’augmentation de la garantie requise pour obtenir ou conserver une licence, en 2024, une ETT opérant au Portugal et ayant employé en moyenne jusqu’à 100 travailleurs au cours de l’année précédente (2023) ne serait tenue de fournir qu’une garantie de 110 495,00 €. Cependant, avec les changements de règles, cette même ETT est maintenant tenue de fournir la somme de 165 742,50 € au niveau de l’entrée – soit une augmentation de 50%!

Nous n’avons connaissance d’aucun pays de l’UE ou de l’EEE où la caution/garantie obligatoire est aussi élevée – dans la plupart des pays de l’UE et de l’EEE, aucune garantie obligatoire n’est exigée ou le montant est relativement faible. Les ETT ont jusqu’au 31 mars de chaque année pour actualiser leur garantie, ce qui se fait généralement en déposant le montant supplémentaire sur le compte bancaire intuitif de l’IEFP, I.P. à la Caixa Geral de Depósitos (CGD) – comme indiqué précédemment, la seule banque portugaise entièrement détenue et contrôlée par l’État. 

Work Supply – Trabalho Temporário Lda se trouve actuellement au 4ème échelon et a déposé sur le compte bancaire de l’IEFP, I.P. exactement 331.485,00€.

Si, par exemple, en 2025, sur la base du nombre moyen de travailleurs employés au cours de l’année en cours (2024), Work Supply – Trabalho Temporário Lda est placée sur un échelon inférieur, nous pouvons demander et être autorisés à retirer le montant excédentaire et, bien sûr, si nous décidons de cesser l’activité de travail temporaire, nous serons autorisés à retirer le montant total.

Toutefois, si nous, ou toute autre ETT d’ailleurs, n’avons PAS payé tous les salaires aux travailleurs et/ou sommes redevables à l’État – à savoir, à la sécurité sociale et à l’administration fiscale – l’IEFP, I.P. n’autorisera le retrait que de ce qui reste qu’après la prise en compte de ces paiements – s’il reste quelque chose.

Heureusement, Work Supply – Trabalho Temporário Lda n’a pas l’intention de ralentir et, depuis sa création il y a plus de 5 ans, n’a jamais, pas une seule fois, manqué de payer les salaires et tous les impôts – au Portugal et à l’étranger (nous avons payé des millions d’euros d’impôts sur les salaires à plusieurs autorités fiscales au sein de l’UE et de l’EEE).

Nous pensons donc qu’il est juste de conclure que les règles et les exigences pour s’engager légalement dans une activité d’intérim au Portugal sont, en elles-mêmes et, en particulier lorsqu’elles sont comparées à celles d’autres pays de l’UE et de l’EEE, extrêmement exigeantes et coûteuses.

Les personnes intéressées par un examen plus approfondi des règles et des exigences relatives aux activités des agences de travail temporaire peuvent consulter :

Décret-loi n° 260/2009 – Régime juridique pour l’exercice et l’octroi de licences aux agences de placement et de travail temporaire, disponible ici et sur plusieurs sites web

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Les règles et exigences relatives à l’exercice d’une activité de travail temporaire au Portugal s’appliquent-elles aux ETT portugaises lorsqu’elles détachent ou prêtent des travailleurs à des clients situés en dehors de leur pays d’origine?

La réponse est OUI. Si une ETT (entreprise de travail temporaire) constituée en société et ayant sa résidence fiscale au Portugal ne remplit pas les conditions légales et obligatoires pour exercer une activité de travail temporaire dans son pays d’origine, elle ne peut pas non plus exercer ces mêmes activités en dehors du Portugal, que ces activités fassent ou non l’objet d’une réglementation dans le pays tiers.

Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez consulter notre article sur les règles et exigences relatives à l’exercice de l’activité de travail temporaire lors du prêt de travailleurs à l’étranger. 

Si vous souhaitez en savoir plus sur les conséquences du prêt illégal de main d’oeuvre et sur la manière de vérifier la légitimité du certificat A1, vous pouvez trouver plus d’informations ici.

Comment savoir si l’agence portugaise de travail temporaire est certifiée ?

L’un des moyens de savoir si l’agence de travail temporaire portugaise est certifiée est de vérifier si elle est inscrite à l’IEFP, I.P. (Institut de l’emploi et de la formation professionnelle – Institut public). Au Portugal, les activités des agences de travail temporaire sont réglementées par l’IEFP.

Par conséquent, la première chose que tout UTILISATEUR de main-d’œuvre (nationale ou étrangère) qui souhaite consulter le registre portugais des ETI doit savoir est où se trouve le siège de l’ETI. Ensuite, vous pouvez accéder au registre ici.

Les règles et exigences relatives à l’exercice d’activités d’agences de travail temporaire au Portugal s’appliquent-elles aux ETI portugaises lorsqu’elles détachent ou louent des travailleurs à des clients situés en dehors de leur pays d’origine ?

Yes, if a TWA incorporated and with tax residency in Portugal does not fulfil the legal and mandatory requirements to engage in temporary work agency activities in its home country, then it also cannot engage in the same activities outside Portugal.

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Didier Riou